C’est avec Funérailles que s’achève La Mort de Staline, extraordinaire diptyque qui dresse le tableau d’un système totalitaire en pleine folie.
Le décor est sinistre, l’atmosphère est oppressante, le contexte est tragique et, pourtant, on ne peut s’empêcher de rire… Car si Fabien Nury construit son scénario autour d’événements réels, solidement documentés, il exploite l’absurdité atroce du monde stalinien pour tirer le récit vers une irrésistible comédie noire.
Thierry Robin excelle dans le clair-obscur expressionniste, et son style semi-réaliste, acéré et anguleux, ainsi que son découpage dynamique sont d’une redoutable efficacité. Entre réalisme glaçant et dérision jubilatoire, cet album, à l’image du premier, est d’une rare subtilité.

Fabien Nury démarre sa carrière de scénariste avec Xavier Dorison en 2003 autour de W.E.S.T., dessiné par Christian Rossi.
En 2004, il commence Je suis légion, illustré par John Cassaday. En 2007, il lance la série Il était une fois en France, avec Sylvain Vallée, qui devient rapidement culte. Puis, il enchaîne les titres : Le Maître de Benson Gate, avec Renaud Garetta (2007 à 2011), L’Or et le Sang (2009 et 2010), coécrit avec Maurin Defrance et illustré par Merwan et Fabien Bedouel, La Mort de Staline (2010) avec Thierry Robin, Atar Gull (2011) avec Brunö…

Après des études à l’école des beaux-arts de Reims, option dessin animé, Thierry Robin publie ses premières histoires dans Triolo et Mikado.
En 1990 sort Crève, le Malin, qui est sélectionné parmi « Les Indispensables » du festival d’Angoulême. En 1991 paraît le tome 1 de Rouge de Chine, suivent La Teigne, le premier épisode de Koblenz, Zappa et Tika, et Sex Crimes.
Entre-temps, ses travaux pour La Poste donnent naissance au Petit Père Noël qui devient le héros d’une série muette scénarisée par Trondheim.
(Source : Dargaud)