Il est des évènements familiaux qui se muent en secrets et continuent de hanter les vivants, d’opérer dans l’ombre leur travail de destruction. La tragédie est un héritage invisible. À travers Louis, est décrite la sourde angoisse engendrée par le secret.
Au lendemain de la guerre 14-18, un ancien soldat allemand, Werner, erre quelque part en Indochine. De la guerre il garde une blessure à l’endroit du coeur. Un ami, Georg, l’a sauvé d’un tir ennemi mourant à sa place. Werner se sent coupable de cet épisode. Georg avait femme et enfants. Werner pense qu’il ne pourra racheter ce sacrifice que s’il parvient à trouver l’amour et fonder une famille à son tour.
Dans l’Indochine française, il est surtout un paria rejeté des colons. Il vit de menus travaux, et échoue dans une petite ville du Laos, Savannakhet. Il trouve refuge dans une énorme manufacture pareille à une forteresse de style chinois.
Son activité est obscure : des matériaux entrent dans l’enceinte, une armée d’employés s’active. Ils sont étranges, vieux, gris, mutiques, éteints.
Dans la ville, tout le monde craint la famille chinoise qui possède la manufacture. Des histoires courent à son propos. On dit qu’elle est maudite, prisonnière d’un mal tout-puissant. Les maîtres auraient une fille unique, atteinte d’une maladie rare qui lui interdit de s’exposer à la lumière du jour. La jeune fille ne sortirait de sa chambre qu’à la nuit tombée pour se promener au bord de l’étang, dans la cour intérieure.
Pour vérifier ces rumeurs, Werner se cache dans le jardin et attend la nuit…
Après L’Art du chevalement, Loo Hui Phang et Philippe Dupuy reviennent ensemble avec un conte fantastique et sensuel, une histoire de vampire chinois, dans l’Indochine des années 20…
Un récit hypnotique écrit par l’auteur de L’Odeur des garçons affamés (avec Frederik Peeters au dessin, publié aux Éditions Casterman) sublimé par le dessin tout en poésie de Philippe Dupuy, Grand prix d’Angoulême 2008.
Des trottoirs mémoriels de Buenos Aires à un lac asséché par les spéculateurs, d’un fleuve à la frontière gréco-turque aux couloirs de la mort dans les prisons japonaises, des ruines de Grozny aux camps de Roms de Grigny, du totalitarisme numérique de Big (Brother) Data aux victimes ivoiriennes de sociétés pétrolières criminelles, il a partagé et recueilli la voix de ceux qui se battent pour leurs droits et qui transforment. Son statut de victime en celui d’acteur.
Sans jamais céder à l’empathie, Christophe Dabitch a rapporté 13 reportages dans le vif, étayés d’une présentation documentée du contexte politique. 13 témoignages qui prouvent que les Droits humains restent souvent hypothétiques.
La belle gageure de cet ouvrage choral est d’avoir permis aux différents dessinateurs de se réapproprier a posteriori le reportage initial (textes, entretiens et photos) pour obtenir un mélange de réalité rencontrée (étayée par des faits et des témoignages) et d’imaginaires visuels mêlant récit et ressenti.
Les auteurs Zeïna Abirached
Sergio Aquindo
Daniel Blancou
Christian Durieux
Manuele Fior
Benjamin Flao
Jorge González
Piero Macola
Laureline Mattiussi
José Muñoz
Gabrielle Piquet
Damien Roudeau
Michaël Sterckeman
Guillaume Trouillard
Second et dernier volet d'une histoire d'amour torturée aux accents de Nouvelle Vague.
Par peur de souffrir, par goût du risque ou par perversité (lui-même serait bien incapable de le savoir), Adam a développé un stratagème risqué...
Sous un autre nom, il s’est mis à courtiser Juliette, sa propre copine, échangeant avec elle de longs et fréquents mails de confidences.
Se prenant pour l’habile scénariste de la réalité, il s’apprête maintenant à organiser la rencontre entre Juliette et son « ami secret », incarné par l'un de ses amis. Adam se croit très malin…
Seulement trois mois après la sortie du premier volume, voici la fin de ce diptyque sur les errements psychologiques et amoureux d'un jeune citadin, inspirés par le cinéma de la Nouvelle Vague.
L'histoire d'un homme en rivalité avec lui-même. L'histoire d'un el dorado féminin.
Adam sort d’une rupture amoureuse difficile. Du coup, pas de prise de tête : il « profite », comme on dit. Il va de fille en fille, au gré des soirées.
Parmi ces nanas avec qui Adam se comporte plus ou moins élégamment, il y a Juliette. Juliette est prête à laisser de l’espace à Adam, à ne pas trop lui en demander. D’abord circonspect, Adam se laisse embarquer dans une nouvelle relation amoureuse prometteuse.
Pourtant, les peurs d’Adam finissent par prendre le dessus : peur d’être déçu, d’être trahi, peur de souffrir.
Il imagine alors un plan un peu étrange : tenter de séduire Juliette en se faisant passer pour un autre...
Gwen de Bonneval et Michaël Sterckeman font leur entrée dans la collection 1000 Feuilles avec Adam et elle, diptyque sur les errements psychologiques et amoureux d'un jeune citadin.
Du fond de la fosse 9, Orfeo, un jeune « meneux d’quéviaux », s’apprête à faire sortir par le monte-charge, Pigeon, un vieux cheval qui travaille au fond de la mine depuis plus d'une décennie. Mais au lieu d’arriver sur le carreau du puits, ils se retrouvent devant une structure de verre : le musée du Louvre à Lens, vide de tout visiteur. Par quel mystère ont-ils traversé le temps? Peu importe...
Orfeo est frappé par la beauté de ce lieu inconnu et étrange pour lui. Parcourant les galeries, il décrit ce qu’il voit à Pigeon, dont il a bandé les yeux pour les protéger de la lumière.
Dans une atmosphère irréelle, leur chemin croise des œuvres d’époques très lointaines et très différentes, qui s’animent sur leur passage. Il y a l’Idole aux Yeux qui parle, vole, explique, raconte ; le cul d’Hermaphrodite qui lui rappelle tant Yvette, la Muse des mineurs ; les Ouchebtis, en grand nombre, à la recherche de la sépulture de leur maître ; la déesse Bastet sous l’apparence d’un chat... Un dialogue débute entre Orfeo et les œuvres d'art.
Celles-ci lui expliquent leurs fonctions, tandis que le jeune homme leur déroule l'histoire de la fosse 9. Ouvertes en 1889, les galeries de la fosse 9 sont inondées, chevaux compris, les machines démontées par les Allemands, afin de détruire l’industrie du charbon, pendant la Grande Guerre. Elle reprend du service en 1924 seulement, le temps de tout remettre en marche, pour devenir après la Seconde Guerre, un camps pour les prisonniers allemands, puis le lieu des garnisons britanniques.
C’est alors qu’Orféo et son meilleur ami le Grand Dédé — celui qui ressemble tant à la statue du Kouros de Paros, exposée dans la Galerie du Temps —, descendent à leur tour comme les pères et grands-pères dans la mine. Pigeon y est alors depuis déjà 10 ans.
Entre le monde de la mine et les œuvres d'art, des correspondances sémantiques se créent, un lien intime se tisse entre les générations. C’est un dialogue à travers le temps, qui raconte l'histoire des hommes, de leur vie de labeur, de leurs souffrances, et l’histoire de l’art. Une réflexion fine, légère, intelligente sur le rôle de l’art, qui prend tout son sens, en ce musée construit en plein cœur du bassin minier du Nord Pas-de-Calais, région tant de fois meurtrie par les guerres et l’exploitation intensive du charbon.
Coédition Futuropolis / Musée du Louvre Éditions / Musée du Louvre-Lens
Après avoir raconté les débuts de la communauté de la Minoterie, Hervé Tanquerelle et Yann Benoît nous parlent de son évolution. Il faut maintenant essayer de la faire vivre, et pour cela, les communautaires se lancent dans la fabrication de petits objets artisanaux, sans succès au début, jusqu’au troisième salon des métiers à Paris et leur première commande de petites voitures en tissu. Le succès de leurs jouets est au rendez-vous. Mais la prospérité se paie, il faut maintenant s’organiser : comment gérer le quotidien, les tâches ménagères, le jardinage et les enfants lorsqu’il faut faire tourner ce qui devient une petite usine ? Il faut agrandir le site, il y a l’argent à gérer… Et il y a maintenant 18 enfants qui vivent dans la communauté. Hervé Tanquerelle donne la parole à l’un d’entre eux, la fille de Yann Benoît, devenue entre temps son épouse…
Seconde partie des entretiens entre Hervé Tanquerelle et son beau-père, Yann Benoît, membre d’une communauté dans les années 70. Comment vivre ensemble sur le même lieu, à une vingtaine d’adultes et autant d’enfants ? Comment faire vivre, au quotidien, une utopie ? Un témoignage qui aborde les différents aspects de la vie en commun sans détours et sans tabou.
Baye Phal, jeune enfant né à Saint Louis du Sénégal, vit d’expédients. Il plonge dans les eaux du fleuve à la recherche des pièces que lui jettent les touristes de passage. Jusqu’au jour où une riche danseuse hollandaise de passage à St Louis, l’adopte pour en faire son boy sur scène et l’embarque avec elle en France. Quand elle repart à Rotterdam quelques mois plus tard, il reste seul à Marseille, car il est sans papiers. Dans la rue, l’enfant survit comme il peut et enchaîne les petits boulots. Il est repéré par un entraîneur de boxe, qui va le transformer en champion. Il devient Battling Siki. Sa carrière s’interrompt le temps de la première guerre mondiale (il est engagé volontaire) et en 1922, après de nombreux matchs minables, il devient champion du monde en battant Georges Carpentier. Après la gloire, ce sera la lente descente aux enfers. Accusé de tricherie, il finira assassiné en 1925…
Qui connaît Battling Siki ? Premier champion du monde de boxe français, d’origine sénégalaise, son nom a été effacé des encyclopédies sportives. Les années 1920 sont sous le signe des colonies, et le racisme ordinaire s’accorde mal avec la négritude du champion.
Plus qu’une destinée hors du commun, Aurélien Ducoudray, dont c’est le premier scénario, et Eddy Vaccaro brossent avec brio le tableau d’une époque.
Né dans une modeste famille juive de Tunis en juin 1911, Victor Perez se passionne très jeune pour la boxe, et décide de devenir champion du monde, comme le Sénégalais Battling Siki !
En 22, il s’installe à Paris, travaille dans un magasin de chaussures et commence à s’entraîner sous la direction de son premier manager, Joe Guez. Il est très vite remarqué, tout le monde s’accorde à dire que c’est un pugiliste né, qu’il a du souffle, de l’esquive et est rapide.
Il est sacré champion de France poids plume en 1930, avant de devenir champion du monde l’année suivante. Il devient la coqueluche du Tout-Paris, l’amant de la très belle Mireille Balin, mannequin, danseuse et bientôt actrice (Elle sera l’héroïne de Pépé le Moko, avec Jean Gabin), et la Tunisie en fait un héros.
Mais le 31 octobre 1932, à Manchester, il cède son titre de champion du monde au profit de Jackie Brown.
Cette date marque pour lui, la fin des jours heureux, de la gloire et de la vie facile. C’est le début d’une lente descente aux enfers, qui aboutit à Auschwitz, en 1943.
Il y fait l’objet d’un traitement particulier. Le commandant de son camp étant un passionné de boxe, il lui est demandé d’entraîner une équipe de prisonniers pour présenter régulièrement des combats, et il travaille aux cuisines.
Une faveur qui lui permet de nourrir en catimini ses compagnons de chambrée. Il sera d’ailleurs abattu par les nazis, le 22 janvier 45, alors qu’il est pris à distribuer du pain.
Il portait sur son avant-bras gauche, le numéro 157178.
Un destin qui inspire les créateurs ! La vie de Young Perez a fait déjà l’objet d’une bande dessinée aux éditions Futuropolis : À l’ombre de la gloire de Denis Lapière et Aude Samama.
Sans pères ni maîtres, nous ne sommes que des nains assis par terre, et nous cherchons des géants pour nous jucher sur leurs épaules, dit un ami à Alexandre Franc.
Ce dernier a trouvé son géant, sur les épaules duquel il souhaite se poser, pour voir plus loin. Ce géant, c’est Régis Debray, intellectuel de haute volée, écrivain exceptionnel, « pointu d’intelligence, raffiné de culture », comme l’écrit Pierre Assouline.
Tout en se racontant, au gré de scènes autobiographiques drolatiques, Alexandre Franc interroge le philosophe. Il le questionne sur la place et le rôle du père, cherchant même en Régis Debray un père de substitution, lui qui trouva, à diverses époques de sa vie, des pères spirituels en Louis Althusser, Fidel Castro, Salvador Allende et François Mitterrand… Alexandre Franc questionne aussi Debray, républicain et jacobin de cœur, sur la patrie, la nation, la France.
Interpellé par l’auteur de bande dessinée, l’écrivain répond.
Ainsi se noue, au fil des mois, une correspondance singulière, légère et grave à la fois, drôle, insolite, et passionnante.
Michel Garandeau est ouvrier aux chantiers navals. Pendant une pause déjeuner, il entend à la radio que de jeunes Européens, dont un Français, ont été enlevés par les FARC. La nouvelle le pétrifie. Son fils de 23 ans, Étienne, est en effet parti depuis plusieurs mois en Amérique du Sud. Le salaire de cinq étés de travail lui a été nécessaire pour s’offrir cette année sabbatique, qui clôt cinq ans d’études avant de se lancer dans la vie active. De retour chez lui, Marie, l’épouse de Michel, lui annonce que le ministère des Affaires Étrangères a appelé, et elle confirme ainsi ce qu’il redoutait.
Les FARC nient l’enlèvement, les autorités tant françaises que colombiennes ont tellement l’air de patauger que Michel, n’ayant confiance en personne, décide de se rendre lui-même sur place, sur le site précolombien de Ciudad Perdida, au coeur de la Sierra Nevada. Marie ne pourra pas l’en dissuader. Lui qui ne parle pas espagnol, n’a même jamais pris l’avion, se retrouve dans une drôle d’aventure où rien ne correspond à ce qu’il connaît. Il tient un carnet de bord pour sa femme. Il y figure ses rencontres : Ruth, une jeune Suissesse, qui guide ses premiers pas en terre inconnue ; Martin le Québécois qui a passé deux mois en compagnie d’Étienne… C’est un journal qui retrace aussi l’évolution de ses sentiments à l’égard de son fils. Colère, révolte, incompréhension, perplexité, culpabilité, respect, autant d’émotions exacerbées par la rupture d’avec son quotidien, son éloignement, sa solitude de voyageur et la situation hors norme à laquelle il est confronté.
Le récit juste et poignant d’un homme simple, bouleversé par la disparition de son fils. Que peut faire un père quand il apprend que son fils a été enlevé par les FARC en Colombie ? Au-delà de l’exotisme, Au nom du fils est une formidable leçon d’humanité !
L’adaptation télé de la bande dessinée, réalisée par Olivier Peray, a été diffusée par Arte en janvier 2016.
A la suite d'un accident de voiture, Laurent Aubier est plongé dans un coma qui dure quelques heures.
Durant sa phase d'éveil, dans un délire verbal, il exprime des phrases incohérentes qui trouvent leurs racines directement dans son inconscient.
À son réveil, il est face à une curieuse énigme : que faisait-il la nuit sur cette route, proche de Cherbourg ? Ses phrases inquiétantes, dérangeantes et libératrices ont été notées dans un carnet noir par Isabelle, une des infirmières de l'hôpital.
Pour l'aider à répondre à ses questions, Jeannine, son infirmière remet à Laurent, comme si elle lui offrait un trésor, le témoignage écrit de son délire. La boîte noire de son inconscient s'est alors entre-ouverte.
Laurent Aubier part à la recherche de lui-même, toute sa vie est brutalement remise en cause.
En 2004, Aurélien Ducoudray, photographe de presse dans un petit quotidien de province, décide d’accompagner un convoi humanitaire se rendant en Bosnie, en dépit du désintérêt manifeste de son rédacteur en chef.
Ce livre, qui démarre sur le ton de la comédie, tant les protagonistes semblent être des « branquignols » raconte ce voyage, fait le portrait des volontaires du convoi et la découverte d’un pays encore blessé par la guerre fratricide qu’il a connu auparavant.
L’ouvrage nous fera passer du rire aux larmes, car à la cocasserie de nombreuses situations s’oppose la dure réalité de ce pays dont la guerre a marqué la fin du XXe siècle.
En complément du roman graphique, Aurélien Ducoudray propose les photos réalisées sur place et restées inédites, ainsi que quelques croquis pris sur place par François Ravard quelques années plus tard.
"Cette traversée de la Bosnie révèle les violences commises pendant les années de guerre. Des violences qu'Amnesty International n'a cessé de dénoncer et pour lesquelles elle exige désormais justice et réparations. Parce que la dignité des victimes l'exige et que l'impunité des auteurs de crimes de guerre est inacceptable".
Clichés de Bosnie est publié en partenariat avec Amnesty International.
Argumentaire du tome 1
Charles Berberian s'associe à un nouveau complice, Christophe Gaultier, le temps d'un roman graphique, qui raconte avec jubilation, les tribulations burlesques et cocasses d'Émile, musicien raté, et de son nouvel ami, Boris, l'extraterrestre tombé du ciel ! Où il est question de voyage dans le temps, et de la possibilité d'une seconde chance quand on a tout raté dans la vie.
Celle d'Émile a basculé lors la première fête de la musique, en 1982. Ce 21 juin, alors que son groupe allait être repéré par des critiques de rock venus de Paris, assurant ainsi sa gloire probable, il a été incapable de plaquer un accord sur sa guitare. Il n'a jamais compris pourquoi...
28 ans après, Emile est plutôt la star de la loose. Il a un fils de cinq ans avec qui il vit chez ses ex-beaux parents, qui le considèrent comme un garçon immature, et il est harcelé par son ex-femme. Il travaille pour un agent immobilier antipathique, et drague des filles bien plus jeunes que lui, en les emmenant dans des villas à vendre.
La banalité et la médiocrité de sa vie disparaissent avec l'arrivée de Boris, l'extraterrestre tentaculaire. Boris est venu rechercher une petite boîte qu'il avait oubliée en Bretagne, un certain 21 juin 1982. Mais ce qui n'aurait dû être qu'une discrète virée sur Terre, se transforme rapidement en une course-poursuite à travers la Bretagne et le temps !
1947.
La guerre civile fait rage en Grèce. La droite, installée au pouvoir par les Anglais, et la gauche s’entre-tuent dans un pays ravagé.
Chrònis Mìssios un jeune adolescent communiste est arrêté et condamné à mort. Il sera gracié de justesse mais restera 21 ans enfermé, balloté de prisons en prisons, torturé. Son histoire, Chrònis Mìssios l’a racontée dans une étonnante biographie parue en 1985 en Grèce, et devenue rapidement un best-seller.
Subjugué par cette histoire Sylvain Ricard, Myrto Reiss et Daniel Casanave ont eu envie à leur tour de la faire connaître par le biais de la bande dessinée.
Car Chrònis Mìssios ne raconte pas que sa vie, il raconte aussi la guerre civile, la fin du rêve communiste : ses martyrs, d’un dévouement admirable, mais aussi ses dirigeants, rendus aveugles et sourds par l’égoïsme et la bêtise, plus dangereux pour leur cause que leur propre ennemi.
Grâce à une drôle de petite boîte à voyager dans le temps, Boris et Émile se retrouvent à Trégastel, spectateurs de ce fameux 21 juin 1982.
Ils voient Émile-du-passé, déjà roi de la lose, en panne de mobylette, une demi-heure avant le concert. Heureusement, celui-ci réussit à amadouer le conducteur d’un fourgon blindé accompagné d’un gendarme, qui accepte de le prendre en stop. Le convoi tombe dans un guet apens et se fait braquer par deux motards. La prise d’otage dégénère, des échanges de tirs éclatent. Le conducteur du fourgon est tué et un motard blessé. Le gendarme tente de maîtriser le second motard, mais celui-ci l’abat et pointe son arme sur Émile…
Émile arrive cependant à l’heure au concert. Dans le public, Karine, hurle son prénom. C’est ce moment que choisi Émile-du-présent pour faire un « arrêt sur image » : il comprend que Karine était amoureuse de lui et il l’ignorait ! Une révélation et un moment délicieux, interrompu par l’appel de son ex-femme Mathilde, furieuse d’apprendre qu’il est recherché par les gendarmes !
Émile-du-présent se retrouve en garde à vue, soupçonné de choses très étranges. Heureusement, Boris parvient à l’extirper de cet enfer, et à le ramener dans le passé pour comprendre pourquoi il en est arrivé là. Sauf que… apparemment… Émile est mort lors du braquage du fourgon blindé !
Et voilà Émile-du-présent pris dans un véritable sac de nœuds, dont seul Boris parviendra à l’en extirper…
Javi, dit le maigrichon, est un adolescent de 16 ans qui, à l’insu de sa famille, a quitté l’école pour devenir une sorte de mercenaire à qui d’autres étudiants réclament des services : petites vengeances, retrouver des objets volés, casser quelques nez ici et là…
Un jour, alors qu’il participe à une fête, quelqu’un lui demande un service inhabituel. Cette fois-ci, la victime sera un adulte. La grosse somme d’argent qui lui est proposée l’incite à accepter le contrat, mais il préfèrera renoncer plus tard quand il s’apercevra que l’homme en question est en fait un policier.
À la même époque, Jorge arrive en ville. Il vient travailler dans une menuiserie industrielle. Arturo, un collègue de travail, essaie de le connaître un peu mieux, sans y parvenir, car Jorge s’entoure d’un halo de mystère ; c’est une personne triste et taciturne, qui semble meurtri par la culpabilité.
Malgré quelques fenêtres d’espoir qui s’ouvrent à lui, il n’arrive pas à échapper au malheur qu’il a vécu dix ans auparavant…
Traduit de l’espagnol par Charlotte Le Guen
De retour d’Afghanistan, où il a laissé un bras, Mike Cervantès découvre le Don Quichotte de son illustre homonyme. C’est une révélation !
Joyeux, désespéré, doux et violent, tragique et drôle, d’une grande force d’évocation, Un certain Cervantès est un livre de bande dessinée ambitieux et romanesque. L’occasion pour Lax de dessiner à son envie les paysages américains. Les déserts mystérieux, secs et hostiles, et l’Amérique, d’Ouest en Est se révèlent dans leur sauvagerie, leur complexité tout autant que dans leur poésie et leurs charmes.
L’occasion aussi de réveiller l’esprit de Don Quichotte, de travailler une matière littéraire et signer un livre contemporain où Lax a le talent de désamorcer les sujets graves qui agitent nos sociétés occidentales.
Elle n’a rien prémédité. Ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, elle rencontre de drôles de gens qui sont, eux aussi, au bord du monde.
Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l’expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme…
En 2009, le premier tome de Lulu femme nue a été couvert de prix et de récompenses
- Prix Essentiel à Angoulême,
- Prix Ouest-France/Quai des Bulles à Saint-Malo,
- Prix Bédélys au Québec
- Prix Saint-Michel en Belgique