Le café Chez Paul est le point de ralliement du village. On y vient boire un verre, faire son loto, parler de tout et de rien, téléphoner… et tuer le temps. La vie s’écoule ainsi, dans un train-train que rien ne semble perturber. Les plats du jour non servis finiront congelés, les carreaux devraient être faits depuis longtemps, et tous les quinze jours, la patronne va refaire sa permanente. Jusqu’au jour où un incendie se déclare chez Dédé…
Un temps de Toussaint a paru dans une version noir & blanc chez Frémok en 1999, version épuisée depuis de nombreuses années.
Pascal Rabaté a repris les pages et c’est une version en couleur que Futuropolis a proposé, en novembre 2014, dans une édition hors commerce, épuisée elle aussi !
Patrick, un jeune Français, arrive à Johannesburg pour travailler dans l’imprimerie d’un ami de son père.
À peine débarqué, il se demande très vite ce qu’il fait ici, tant la violence de la ville et la paranoïa sécuritaire l’effraient. Comble de malchance, l’imprimerie tombe en cessation de paiement et son futur employeur ne peut plus l’embaucher, ni même lui payer son billet de retour.
Dès lors, Patrick n’a plus d’autre choix que de visiter, sentir, s’imprégner, comprendre ce pays. Au contact des habitants des bidonvilles de Soweto, qui l’invitent sans façon à partager leur quotidien et l’accueillent tel un frère, il finit par apprécier ce pays envoûtant.
L’amour aidant, il s’y sent bien au point de se faire des dreadlocks et de renoncer à rentrer en France.
Petits meurtres dans le Maine-et-Loire…
Dans la campagne angevine, près de Cholet, Pierre Martino découvre qu’il est cocu. Armé d’un fusil, il se rend au motel où sa femme et son amant ont l’habitude de se retrouver, bien décidé à les répudier sauvagement.
Mais, dans sa précipitation, il se trompe de chambre et tue le mauvais couple !
Après vingt années passées derrière les barreaux, Martino a purgé sa peine mais il a toujours la rage au ventre. Il a eu le temps de la ruminer, sa vengeance...
Son ex-femme, aujourd’hui remariée avec son amant, vit dans sa famille, les Verron, des marginaux, dans une espèce de décharge à la sortie du village. Des parasites notoires, voleurs de poules et habitués aux petites combines.
Martino pourrait la laisser à cette vie misérable mais ce serait trop charitable. Lucette et son mari doivent payer. Et toute leur famille doit y passer…
Pascal Rabaté et Sébastien Gnaedig signent une comédie délicieusement cynique, doublée d’un thriller social, digne d’un film des frères Coen et des frères Dardenne !
Comme à son habitude, Rabaté prend un malin plaisir à dresser une galerie de personnages truculents, caustiques et dramatiquement « vrais ».
L’Humain dans toute sa profondeur selon Rabaté
1962.
L’abbé Ferra débarque à Restigné, petite bourgade viticole à première vue sans histoires, pour y administrer la paroisse.
Mais le village est alors le théâtre d’un événement sordide : l’un des principaux propriétaires de vignes meurt dans une terrible explosion. Il n’en faut pas plus pour alimenter commérages et rumeurs de la pire espèce.
C’est donc entre querelles de clocher et lettres anonymes que le jeune prêtre va devoir s’acclimater à sa nouvelle vie de campagne, finalement moins tranquille qu’il ne s’y attendait…
Un ver dans le fruit, album très apprécié de Rabaté, aujourd’hui en rupture, fait ici l’objet d’une réédition.
On y reconnaît tout de suite la patte de cet auteur et sa capacité à sonder l’âme humaine, à travers l’hyper-quotidienneté des petites gens de ces villages ruraux.
Didier est boucher, amateur de bande dessinée et... cocu !
Cela lui bousille la vie. Sandrine, son épouse, le trompe avec leur meilleur ami, Éric. Cela fait au moins un an que cela dure, depuis les vacances passées. Il aime sa femme plus que tout, il est patient, mais il ne supporte plus ses mensonges et ne peut définitivement plus encadrer son ancien copain.
Il décide donc de se venger. Le cocu magnifique prend les choses en main. Il organise leurs vacances avec Sandrine et celles d'Éric et de son épouse sur l'île de Noirmoutier. Il empêche par tous les moyens les deux amants de se retrouver seuls. Et il parvient à isoler le traître, afin de s'en débarrasser : de le tuer, ni plus ni moins !
Il a tout prévu. L'idée a germé en relisant une de ses bd préférées...
Patrick possède une boutique de farces et attrapes en province, « Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune ». Ici tout est rigolade, poilade, farce… Mieux vaut faire abstraction du bon goût, les étrons en plastiques côtoient les tabliers de cuisines assortis de faux seins, sous le regard jubilatoire des masques de Johnny ou Sarkozy. La boutique est tenue par Patrick, clown devenu triste sire depuis le départ de son épouse (« Ma femme m’a quitté parce que je suis une vraie merde qui vend des fausses en merdes en plastique »).
La vie de Patrick va basculer au cours d’une soirée entre amis. Notre petit commerçant va faire connaissance d’une artiste, une acrobate travaillant pour le cirque Nuage, de passage en ville… Une étoile brillante dans la nuit sombre qui va de nouveau éclairer le chemin de sa vie.
Couleurs : Isabelle Merlet
Avec cette savoureuse histoire en deux parties, nous partons en excursion chez les Garnier.
Les Garnier, c’est une famille française ordinaire où le rôle de chacun est bien distribué, les conflits bien rodés, où tout le monde est bien à l'abri d'une quelconque surprise.
Et voilà qu'une niaise bondieuserie en plastique jette le trouble dans ce foyer tranquille et fait virer tout cela à l'aigre.
Doux Jésus, sainte Vierge ! On est vraiment bien peu de chose !
LA SAINTE FAMILLE…
Dans la famille Garnier je demande…
Émilie,
la grand-mère. Croyante et pratiquante, elle a bien du mal avec son mécréant de mari. C'est qu'il ne respecte rien ce sac à vin, ce sale rouge. S’ensuivent des engueulades quotidiennes et bien huilées qui pèsent particulièrement sur le moral de leur fille Françoise.
Édouard,
le grand-père. Militant communiste, toujours actif et qui ne rate pas une seule réunion de cellule. On ne peut pas dire qu'il n'affirme pas son anticléricalisme, généralement il emmerde le clergé, le haut comme le bas, et toutes les grenouilles de bénitier et autres sorcières de sacristie. C'est un mécréant.
Françoise,
la mère. Femme au foyer et à la cuisine, plutôt tolérante (dans la normale). Elle est très fière de sa spécialité de bouchées à la Reine, ainsi que de quelques autres plats en sauce qui retiennent les petits maris qui s’débinent. Ce dernier, Paul, les affectionne heureusement particulièrement.
Paul,
le père. Travailleur et bien méritant de la France, il est bon ouvrier et gentil mari. Depuis longtemps, il a compris qu’il ne faut pas se mêler des affaires de ses beaux-parents et de leurs engueulades rituelles. Il se délecte des plats en sauces de Françoise et ne se refuse jamais un petit apéro. Paul et Françoise ont deux enfants.
Le fils et la fille,
Tom et Lisa. Les deux enfants de Paul et Françoise ne sont guère emballés par la blanquette de veau et les plats en sauce en général. Tous deux affichent une nette préférence pour les nouilles.
Et puis, et puis, pour parfaire le portrait de cette jolie famille à la française, il faut penser à rajouter un élément important, les trente centimètres de résine translucide et remplie d'eau bénite de la Marie. Émilie l'a ramenée de son pèlerinage à Lourdes, et maintenant elle trône là, au centre du logis, au cœur du foyer, plantée au-dessus de la télé, bien sûr !
Alors forcément, ce qui devait arriver arrive. De son promontoire, voilà que l'inepte figurine de plastique vient foutre le bordel et fait tourner tout cela à l'aigre. Pourtant on lui avait rien demandé à la Marie, on était bien ainsi dans cette jolie petite vie.
Tant qu'elle y est, la Marie, elle voudrait pas faire un miracle ?
Couleurs : Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger, David Prudhomme
Il y a quelques milliers d'années, des hommes préhistoriques ont dessiné sur les parois de grottes. Six dessinateurs de bande dessinée sont allés à la rencontre de ces dessins pour, en tentant de les reproduire, essayer de confronter leur regard, leurs impressions à ces œuvres millénaires…
A feuilleter en mode double page (double-clic sur la planche une première fois pour passer en plein écran, puis une deuxième fois)
Au départ, il y a un spectacle, écrit et joué par François Morel en compagnie de son vieux complice Olivier Saladin et qui connaît un beau succès depuis plusieurs années. À l'occasion sa sortie en DVD, c'est donc le texte original de François Morel qui est illustré par Pascal Rabaté. Un autre regard, pour une belle complicité.
Tout au long du siècle dernier, le vingtième, l'une des traditions estivales consistait à s'adresser des mots écrits à la main sur des petits bouts de carton : la carte postale ! Elle jouait franc jeu, s'exposant à la vue de tous. Elle ne cultivait pas le secret. Elle faisait étalage de son bonheur, s'amusant à susciter la jalousie. Au verso, on pouvait profiter d'une vue en couleurs : le casino de Royan, la Promenade des Anglais ou un coucher de soleil sur Pornichet. D'autres fois, c'était un âne, une vache ou un verrat avec un soutien-gorge... La légende disait «Vachement bonnes vacances ! », « Bonne ânée ! » ou « Ben mon cochon ! ». On savait rire.
Ce sont ces petits bouts de carton que s'envoient consciencieusement les Rouchon et les Brochon durant leurs vacances. Ainsi se tisse leur vie qui se rêve idéale, même si elle se dévoile insignifiante, étriquée, conventionnelle. Mais on s'en fout ! Après tout une carte postale, c'est un peu de rêve qui passe... Et du rire pour le public de Morel et les lecteurs de Rabaté.
A feuilleter en mode double page (double-clic sur la planche une première fois pour passer en plein écran, puis une deuxième fois)
1890. Tchekhov, trente ans, écrivain, médecin, tuberculeux, quitte Moscou pour la colonie pénitentiaire de Sakhaline, isolée sur une île qui fait face au Japon, s’engageant dans un voyage de plusieurs milliers de kilomètres à travers la Russie. Pour justifier un tel périple, il dit vouloir écrire sa thèse de médecine sur les conditions de vie dans l’île.
Cent ans plus tard, Pascal Rabaté et Jean-Hugues Berrou se lancent à leur tour sur ses traces. L’île de Sakhaline fut longtemps interdite aux étrangers et les difficultés commencent dès Moscou. C’est sans visa que les auteurs partent pour l’île. Le voyage est long à travers la Sibérie. Arrivés sur l’île, à Alexandrovsk, Berrou et Rabaté cherchent à rencontrer des Ghiliaks, les premiers habitants de l’île, dont parle Tchekhov dans ses récits. Aujourd’hui, on les nomme Nivx, comme ils se sont toujours appelés eux-mêmes. Mais personne ne peut ou veut les renseigner…
Madame enfile son maillot à l’abri de sa serviette avant de se faire bronzer « seins nus ou pas seins nus ? Allez, seins nus. » Monsieur prépare son matériel de pêche tel un guerrier conquérant. Les enfants sont déjà dans l’eau, le chien à leur trousse, au matin on pense au repas du soir sans oublier de prévoir une case apéro.
La plage est un formidable terrain de jeux où « les adultes rêvent et restent les enfants qu’ils ont toujours été », un observatoire de la trivialité humaine dans son plus simple appareil – ou presque. Prudhomme et Rabaté sont allés eux aussi à la mer.
Avec un grand souci du détail, ils orchestrent un ballet d’estivants en déroulant autant de figures typiques. Un portrait chorale drôle, tendre, qui gratte à peine.
Comme du sable dans les sandales.
Avec cette savoureuse histoire en deux parties, nous partons en excursion chez les Garnier.
Les Garnier, c’est une famille française ordinaire où le rôle de chacun est bien distribué, les conflits bien rodés, où tout le monde est bien à l'abri d'une quelconque surprise.
Et voilà qu'une niaise bondieuserie en plastique jette le trouble dans ce foyer tranquille et fait virer tout cela à l'aigre.
L’inepte gourde en plastique représentant la vierge Marie remplie d’eau bénite (et rapportée de Lourdes par Émilie, la grand-mère), s’est mise à pleurer des larmes de sang (sous le regard sévère de Lénine, dont le portrait trône au salon).
Cela a évidemment rendu tout chose la famille (trois générations vivant sous le même toit), et particulièrement, Édouard, le grand-père communiste, particulièrement têtu et mécréant endurci.
Y a pas de doute, avec une telle affaire, les bouchées à la reine vont refroidir !Toute cette affaire devient évidemment, pour Émilie et Édouard, un nouveau prétexte de fâcheries. Ça ressemble à un miracle, mais c’est difficile à admettre même quand on a bouffé du curé toute sa vie. Sans compter la peur du ridicule !
Comme on peut l’imaginer, l’affaire du sang de la Marie tourne en eau de boudin.
Tom, le benjamin de la famille, est bien l’objet d’un miracle (une bonne réponse en calcul mental !) mais l’abbé est sceptique et demande une analyse sanguine…
Couleurs : Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger, David Prudhomme
Alors, Pierrot, ça mord ?
Chaque jour, Edmond et Pierre, deux petits vieux, s’installent au bord de la rivière pour pêcher. Ils font de temps à autre des pauses pour casser la graine ou boire un coup de blanc. Et parfois, ça mord un peu.
Le temps s’écoule ainsi, au rythme des prises. Le soir, chacun rentre chez lui. Edmond retrouve son chat, et Pierre parle à la photo de sa femme décédée d’un cancer.
Un jour, Edmond apprend à son ami qu’il a rencontré quelqu’un, grâce aux annonces qu’il lit depuis quelques temps. Et là, il semble que ce soit la bonne personne. « C’est pas parce que l’on a passé l’âge de la gaudriole épicée qu’il faut faire maigre jusqu’au trou ! ».
Edmond lui montre aussi son violon d’Ingres, la peinture. Il s’y est mis après le divorce d’avec sa femme.
Il dessine des nus féminins, d’après les pages centrales de Playboy. Pour Pierre, c’est un choc. Impensable pour lui d’imaginer faire la même chose. Le souvenir de sa femme, l’âge… autant de freins à une vie aussi libérée.
Alors que Pierre rumine ces sombres pensées, Edmond, de retour chez lui, meurt, terrassé par une crise cardiaque. Pierre, bouleversé par ces événements et la mort de son ami, décide alors de reprendre sa vie en main…
À la fin de la première partie, l’inepte gourde en plastique représentant la vierge Marie remplie d’eau bénite (et rapportée de Lourdes par Émilie, la grand-mère), s’est mise à pleurer des larmes de sang (sous le regard sévère de Lénine, dont le portrait trône au salon).
Cela a évidemment rendu tout chose la famille (trois générations vivant sous le même toit), et particulièrement, Édouard, le grand-père communiste, particulièrement têtu et mécréant endurci.
Y a pas de doute, avec une telle affaire, les bouchées à la reine vont refroidir !
Toute cette affaire devient évidemment, pour Émilie et Édouard, un nouveau prétexte de fâcheries. Ça ressemble à un miracle, mais c’est difficile à admettre même quand on a bouffé du curé toute sa vie. Sans compter la peur du ridicule !
« Pour un bâton merdeux, c’est un bâton merdeux ! Si cette histoire sort de la maison, on va être la risée du bourg… Et si l’information est bien relayée (soyons ambitieux), dans trois semaines, on se foutra de notre gueule aux quatre coins de l’hexagone.»
Comme on peut l’imaginer, l’affaire du sang de la Marie tourne en eau de boudin.
Tom, le benjamin de la famille, est bien l’objet d’un miracle (une bonne réponse en calcul mental !) mais l’abbé est sceptique et demande une analyse sanguine…
Couleurs : Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger, David Prudhomme
Grand auteur contemporain et réalisateur français, Pascal Rabaté révèle une nouvelle corde à son art, celle de conteur d’images.
Trois coups retentissent...
Une pièce sans paroles en dix matinées, dix soirées et un décor... Le rideau se lève sur un petit théâtre de papier, brillant hommage ludique et insolite au film d’Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cour.
Si une fenêtre est une ouverture qui permet d’assurer l’aération et la lumière... elle permet aussi d’assurer la vue… vue sur d’autres fenêtres derrière lesquelles se déroulent des histoires de couples, des histoires d’amour, de séparation, de tromperie, et pourquoi pas des histoires de meurtre.
C’est un travail à plein temps de regarder à la fenêtre, de surveiller, de guetter...
D’ailleurs, retournons-y... il ne faudrait pas rater quelque chose…
Tranches de vie en noir et blanc
Daniel débarque comme postier dans un village de la campagne angevine. Les collègues et les clients, les tournées en Kangoo, les sorties en Vespa…
La vie de Daniel, sans éclat mais certainement pas sans charme, trouve son relief dans les petites frustrations et les bonnes surprises de la vie de tous les jours.
Biscottes dans le vent signe le retour d’un auteur historique, Pascal Rabaté, qui s’associe à son ami de toujours, Bibeur-Lu, pour nous raconter le quotidien d’un petit village français où le temps paraît s'être arrêté...
Un récit magnifiquement juste, dans la droite lignée de Tartines de courant d’air, des Pieds dedans ou d’Un ver dans le fruit, où se mêlent à merveille réflexion existentielle et chronique du quotidien.
Petit résumé de la première nouvelle (La Pétition) pour vous mettre l’eau à la bouche. On vous laisse sur votre faim pour les deux autres !
Alain Le Guirrec est animateur sur une petite radio parisienne. Si petite, qu’elle ne lui permet d’interviewer que des vedettes, elles-mêmes, sans grande notoriété. Alors autant le dire, c’est la révolution à la station le jour où Alain doit interviewer la star américaine Harry Walsh. Tout le monde le regarde d’un autre œil, avec fierté. Alain en est sûr, il va enfin connaître son heure de gloire, sa carrière va exploser, c’est certain.
Le jour J, débarque une connaissance qui veut lui faire signer une pétition demandant la grâce d’un prisonnier politique sud-américain à quelques heures de son exécution. Alain se ficherait bien de cette pétition si elle n’avait pas déjà été paraphée par Marlène, la femme de sa vie (même si cette dernière ne le sait pas encore !).
Un éclair de génie traverse son esprit. Pour séduire Marlène, il va faire signer la pétition à Harry Walsh ! Et l’épater !
Et même ainsi sauver la vie du condamné !
Lorsque Troubs arrive à Achgabat, la première question que lui posent les Turkmènes en découvrant sa nationalité est : « travaillez-vous pour Bouygues ? »
Alors que la culture nationale semble se résumer à Gérard Depardieu et Pierre Richard, Troubs est l’invité du Centre culturel français pour superviser un recueil de poèmes de Jacques Prévert illustré par des artistes locaux.
Un événement pour ce pays où quasiment l’unique livre du pays, avec le Coran, est Rhunama, écrit par l’ancien président.
Dans le Paris des années cinquante, où règnent Sartre et l’existentialisme, nous faisons la connaissance de Daniel Brodin. Daniel aime les livres, au point de les voler. C’est un poète.
Du moins le prétend-il.
Au café Serbier, fréquenté par la fine fleur de la littérature parisienne, il est prié de déclamer un poème de sa composition. Il choisit un poème italien, pensant qu’il est inconnu de tous. C’est un plagiat, mais c’est un triomphe. Acclamations du public subjugué. C’est tout soudain la gloire pour Brodin ! Et cette imposture, considérée comme une véritable oeuvre d’art, va le faire accepter d’une bande de « débauchés », artistes libertaires, volontairement désoeuvrés, délinquants, voleurs, alcooliques, d’où émergent Gilles, la tête pensante, Jean-Michel, la tête de brute, Ed, la tête en l’air, et d’autres encore, tous plus singuliers les uns que les autres.
Et puis il y a Colette, jolie tête bien pleine, dont Daniel tombe amoureux… La gloire de Daniel durera le temps des roses, jusqu’à ce que Jean-Michel le détrône, devenant à son tour la coqueluche du Tout-Paris littéraire.
Et quand l’étoile de celui-ci ne brillera plus, il faudra bien se résoudre à vivre d’expédients, et les choses iront en se gâtant…