Avec cette savoureuse histoire en deux parties, nous partons en excursion chez les Garnier.
Les Garnier, c’est une famille française ordinaire où le rôle de chacun est bien distribué, les conflits bien rodés, où tout le monde est bien à l'abri d'une quelconque surprise.
Et voilà qu'une niaise bondieuserie en plastique jette le trouble dans ce foyer tranquille et fait virer tout cela à l'aigre.
Doux Jésus, sainte Vierge ! On est vraiment bien peu de chose !
LA SAINTE FAMILLE…
Dans la famille Garnier je demande…
Émilie,
la grand-mère. Croyante et pratiquante, elle a bien du mal avec son mécréant de mari. C'est qu'il ne respecte rien ce sac à vin, ce sale rouge. S’ensuivent des engueulades quotidiennes et bien huilées qui pèsent particulièrement sur le moral de leur fille Françoise.
Édouard,
le grand-père. Militant communiste, toujours actif et qui ne rate pas une seule réunion de cellule. On ne peut pas dire qu'il n'affirme pas son anticléricalisme, généralement il emmerde le clergé, le haut comme le bas, et toutes les grenouilles de bénitier et autres sorcières de sacristie. C'est un mécréant.
Françoise,
la mère. Femme au foyer et à la cuisine, plutôt tolérante (dans la normale). Elle est très fière de sa spécialité de bouchées à la Reine, ainsi que de quelques autres plats en sauce qui retiennent les petits maris qui s’débinent. Ce dernier, Paul, les affectionne heureusement particulièrement.
Paul,
le père. Travailleur et bien méritant de la France, il est bon ouvrier et gentil mari. Depuis longtemps, il a compris qu’il ne faut pas se mêler des affaires de ses beaux-parents et de leurs engueulades rituelles. Il se délecte des plats en sauces de Françoise et ne se refuse jamais un petit apéro. Paul et Françoise ont deux enfants.
Le fils et la fille,
Tom et Lisa. Les deux enfants de Paul et Françoise ne sont guère emballés par la blanquette de veau et les plats en sauce en général. Tous deux affichent une nette préférence pour les nouilles.
Et puis, et puis, pour parfaire le portrait de cette jolie famille à la française, il faut penser à rajouter un élément important, les trente centimètres de résine translucide et remplie d'eau bénite de la Marie. Émilie l'a ramenée de son pèlerinage à Lourdes, et maintenant elle trône là, au centre du logis, au cœur du foyer, plantée au-dessus de la télé, bien sûr !
Alors forcément, ce qui devait arriver arrive. De son promontoire, voilà que l'inepte figurine de plastique vient foutre le bordel et fait tourner tout cela à l'aigre. Pourtant on lui avait rien demandé à la Marie, on était bien ainsi dans cette jolie petite vie.
Tant qu'elle y est, la Marie, elle voudrait pas faire un miracle ?
Couleurs : Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger, David Prudhomme
À la fin de la première partie, l’inepte gourde en plastique représentant la vierge Marie remplie d’eau bénite (et rapportée de Lourdes par Émilie, la grand-mère), s’est mise à pleurer des larmes de sang (sous le regard sévère de Lénine, dont le portrait trône au salon).
Cela a évidemment rendu tout chose la famille (trois générations vivant sous le même toit), et particulièrement, Édouard, le grand-père communiste, particulièrement têtu et mécréant endurci.
Y a pas de doute, avec une telle affaire, les bouchées à la reine vont refroidir !
Toute cette affaire devient évidemment, pour Émilie et Édouard, un nouveau prétexte de fâcheries. Ça ressemble à un miracle, mais c’est difficile à admettre même quand on a bouffé du curé toute sa vie. Sans compter la peur du ridicule !
« Pour un bâton merdeux, c’est un bâton merdeux ! Si cette histoire sort de la maison, on va être la risée du bourg… Et si l’information est bien relayée (soyons ambitieux), dans trois semaines, on se foutra de notre gueule aux quatre coins de l’hexagone.»
Comme on peut l’imaginer, l’affaire du sang de la Marie tourne en eau de boudin.
Tom, le benjamin de la famille, est bien l’objet d’un miracle (une bonne réponse en calcul mental !) mais l’abbé est sceptique et demande une analyse sanguine…
Couleurs : Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger, David Prudhomme
Avec cette savoureuse histoire en deux parties, nous partons en excursion chez les Garnier.
Les Garnier, c’est une famille française ordinaire où le rôle de chacun est bien distribué, les conflits bien rodés, où tout le monde est bien à l'abri d'une quelconque surprise.
Et voilà qu'une niaise bondieuserie en plastique jette le trouble dans ce foyer tranquille et fait virer tout cela à l'aigre.
L’inepte gourde en plastique représentant la vierge Marie remplie d’eau bénite (et rapportée de Lourdes par Émilie, la grand-mère), s’est mise à pleurer des larmes de sang (sous le regard sévère de Lénine, dont le portrait trône au salon).
Cela a évidemment rendu tout chose la famille (trois générations vivant sous le même toit), et particulièrement, Édouard, le grand-père communiste, particulièrement têtu et mécréant endurci.
Y a pas de doute, avec une telle affaire, les bouchées à la reine vont refroidir !Toute cette affaire devient évidemment, pour Émilie et Édouard, un nouveau prétexte de fâcheries. Ça ressemble à un miracle, mais c’est difficile à admettre même quand on a bouffé du curé toute sa vie. Sans compter la peur du ridicule !
Comme on peut l’imaginer, l’affaire du sang de la Marie tourne en eau de boudin.
Tom, le benjamin de la famille, est bien l’objet d’un miracle (une bonne réponse en calcul mental !) mais l’abbé est sceptique et demande une analyse sanguine…
Couleurs : Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger, David Prudhomme
Madame enfile son maillot à l’abri de sa serviette avant de se faire bronzer « seins nus ou pas seins nus ? Allez, seins nus. » Monsieur prépare son matériel de pêche tel un guerrier conquérant. Les enfants sont déjà dans l’eau, le chien à leur trousse, au matin on pense au repas du soir sans oublier de prévoir une case apéro.
La plage est un formidable terrain de jeux où « les adultes rêvent et restent les enfants qu’ils ont toujours été », un observatoire de la trivialité humaine dans son plus simple appareil – ou presque. Prudhomme et Rabaté sont allés eux aussi à la mer.
Avec un grand souci du détail, ils orchestrent un ballet d’estivants en déroulant autant de figures typiques. Un portrait chorale drôle, tendre, qui gratte à peine.
Comme du sable dans les sandales.
Elle n’a rien prémédité. Ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, elle rencontre de drôles de gens qui sont, eux aussi, au bord du monde.
Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l’expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme…
En 2009, le premier tome de Lulu femme nue a été couvert de prix et de récompenses
- Prix Essentiel à Angoulême,
- Prix Ouest-France/Quai des Bulles à Saint-Malo,
- Prix Bédélys au Québec
- Prix Saint-Michel en Belgique
Fabien est surveillant au Louvre.
Il aime son métier. Il aime aussi Mathilde. Celle-ci le présente à sa famille, dans la vaste maison de campagne près d’Angers. Non sans appréhension, car le clan Benion est un peu spécial.
Il y a son père, Louis, qui est à la tête depuis 1975 de l’entreprise familiale de meubles, fondée en 1947, et ses deux frères, Maxime, l’aîné, et Joseph. Ils ne sont pas méchants, plutôt maladroits et ont un humour qui n’est pas forcément subtil.
Le fait que Fabien travaille au Louvre est une coïncidence bienvenue, puisqu’ils viennent de retrouver au grenier, le tableau d’un aïeul, peint au XIXe siècle. C’est une affreuse toile représentant un pauvre clébard qui louche.
Que vaut le travail de l’ancêtre ? demandent les Benion. Est-ce une croûte ou un chef-d’œuvre ?
Fabien, bien emmerdé, botte vaguement en touche. Alors, pour les Benion, la cause est entendue, tant que l’inverse n’est pas prouvé, nul doute que le tableau ait sa place sur les cimaises du musée du Louvre ! On s’en amuse et Fabien espère que tout ça n’est qu’une lubie.
Jusqu’au jour où, les deux frangins débarquent au Louvre et s’enquièrent de ses démarches. Le Chien qui louche au Louvre serait la preuve de son engagement pour marquer son entrée dans la famille Benion !
Alors là, Fabien est très mal.
C’est de Monsieur André Balouchi que viendra son salut. Il est l’un des visiteurs les plus assidus du musée et fait partie de la très secrète République du Louvre, qui s’intéresse au bizarre, à l’aléatoire, à l’improbable…
Édition de deux volumes vendus ensemble sous étui illustré
Résumé de Un homme est mort
1950. Brest est un immense chantier. De la ville fortifiée, aux ruelles étroites, une nouvelle ville va surgir, orthogonale, rectiligne, ordonnée, moderne. Ce sera Brest-la-Blanche, qui deviendra très vite Brest-la-Grise.
Mais face aux revendications salariales des ouvriers travaillant à la reconstruction, les patrons refusent de céder. La grève générale est déclarée. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l'Arsenal rejoignent le mouvement.
Et le 17 avril, le drame se produit. La police, dépassée par l’ampleur du mouvement, tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest. Il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre.
René arrive dans une ville en état de siège. Le lendemain ont lieu les obsèques d'Édouard Mazé. Une foule immense, un peuple entier accompagnera son cercueil.
En s’attachant à la véracité des événements, en respectant la parole des témoins, Kris et Étienne Davodeau nous redonnent l’espoir en l’homme et en sa faculté à lutter pour sa liberté.
Résumé de Coupures irlandaires
À l’occasion d’un voyage linguistique à Belfast, deux jeunes bretons, Nicolas et Chris, découvrent la dure réalité du conflit Nord Irlandais.
Le voyage est long pour les apprentis polyglottes et l’arrivée en Ulster les surprend. Pluie, grisaille, douaniers nerveux, pluie, militaires, barrages, pluie…
Autre déconvenue : nos deux amis n’habiteront pas sous le même toit, Nicolas restera dans une famille ouvrière catholique alors que Chris doit se rendre chez une famille protestante nettement plus aisée.
Chris se sent peu d’affinités avec eux. Trop gentils pour être honnêtes.
Mais pour les deux jeunes gens, la découverte de l’Irlande passera également par la découverte des filles…
Un dossier de 16 pages complète ce récit avec la participation d'historiens spécialistes de l'Irlande du nord, mais aussi de différents acteurs du récit et du conflit.
Abandonnant mari et enfants, Lulu décide de ne pas rentrer à la maison. Elle n'a rien prémédité. Ca se passe très simplement. Elle s'octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, elle rencontre de drôles de gens qui sont, eux aussi, au bord du monde.
Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l'expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme...
1950. Brest est un immense chantier. De la ville fortifiée, aux ruelles étroites, une nouvelle ville va surgir, orthogonale, rectiligne, ordonnée, moderne. Ce sera Brest-la-Blanche, qui deviendra très vite Brest-la-Grise.
Mais face aux revendications salariales des ouvriers travaillant à la reconstruction, les patrons refusent de céder. La grève générale est déclarée. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l'Arsenal rejoignent le mouvement.
Et le 17 avril, le drame se produit. La police, dépassée par l’ampleur du mouvement, tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest. Il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre.
René arrive dans une ville en état de siège. Le lendemain ont lieu les obsèques d'Édouard Mazé. Une foule immense, un peuple entier accompagnera son cercueil.
En s’attachant à la véracité des événements, en respectant la parole des témoins, Kris et Étienne Davodeau nous redonnent l’espoir en l’homme et en sa faculté à lutter pour sa liberté.
Alors, Pierrot, ça mord ?
Chaque jour, Edmond et Pierre, deux petits vieux, s’installent au bord de la rivière pour pêcher. Ils font de temps à autre des pauses pour casser la graine ou boire un coup de blanc. Et parfois, ça mord un peu.
Le temps s’écoule ainsi, au rythme des prises. Le soir, chacun rentre chez lui. Edmond retrouve son chat, et Pierre parle à la photo de sa femme décédée d’un cancer.
Un jour, Edmond apprend à son ami qu’il a rencontré quelqu’un, grâce aux annonces qu’il lit depuis quelques temps. Et là, il semble que ce soit la bonne personne. « C’est pas parce que l’on a passé l’âge de la gaudriole épicée qu’il faut faire maigre jusqu’au trou ! ».
Edmond lui montre aussi son violon d’Ingres, la peinture. Il s’y est mis après le divorce d’avec sa femme.
Il dessine des nus féminins, d’après les pages centrales de Playboy. Pour Pierre, c’est un choc. Impensable pour lui d’imaginer faire la même chose. Le souvenir de sa femme, l’âge… autant de freins à une vie aussi libérée.
Alors que Pierre rumine ces sombres pensées, Edmond, de retour chez lui, meurt, terrassé par une crise cardiaque. Pierre, bouleversé par ces événements et la mort de son ami, décide alors de reprendre sa vie en main…
Lulu, mère de famille de quarante ans, sans histoire, a disparu depuis plus de deux semaines, abandonnant mari et enfants à ses amis désemparés.
L’un d’eux, Xavier, a retrouvé sa trace. En une nuit, il entreprend de raconter aux autres ce qu’a vécu Lulu pendant cet étrange voyage : Lulu a quitté sa vie normale en sortant d’un énième entretien d’embauche. Elle n’avait rien prémédité. Ça s’est passé très simplement. Elle est partie avec une femme dont elle ne connaissait rien, et s’est octroyé quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite.
Presque surprise par sa propre audace, Lulu rencontre de drôles de gens, qui sont, d’une façon ou d’une autre, eux aussi au bord du monde.
Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l’expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme.
Patrick possède une boutique de farces et attrapes en province, « Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune ». Ici tout est rigolade, poilade, farce… Mieux vaut faire abstraction du bon goût, les étrons en plastiques côtoient les tabliers de cuisines assortis de faux seins, sous le regard jubilatoire des masques de Johnny ou Sarkozy. La boutique est tenue par Patrick, clown devenu triste sire depuis le départ de son épouse (« Ma femme m’a quitté parce que je suis une vraie merde qui vend des fausses en merdes en plastique »).
La vie de Patrick va basculer au cours d’une soirée entre amis. Notre petit commerçant va faire connaissance d’une artiste, une acrobate travaillant pour le cirque Nuage, de passage en ville… Une étoile brillante dans la nuit sombre qui va de nouveau éclairer le chemin de sa vie.
Couleurs : Isabelle Merlet
Lulu est toujours en errance. Si son escapade se déroule sur dix-neuf jours, le temps de la narration reste le même : une nuit sur la terrasse de la maison familiale, où tous les amis de Lulu sont réunis.
Mais cette fois, prenant le relais de Xavier, c’est Morgane, la fille de Lulu, qui raconte ce qui est arrivé à sa mère. Lulu a quitté Charles, son camping et ses improbables frangins, mais n’a pas pour autant décidé de rentrer au bercail. Elle poursuit sa quête d’elle-même, ailleurs.
Elle rencontre Marthe, vieille femme solitaire et pétillante, dans des circonstances, disons, explosives. Lulu et Marthe, Marthe et Lulu, une complicité à bien des égards décisive, comme elle est le point essentiel de ce second livre…
A feuilleter en mode double page (double-clic sur la planche une première fois pour passer en plein écran, puis une deuxième fois)
Au départ, il y a un spectacle, écrit et joué par François Morel en compagnie de son vieux complice Olivier Saladin et qui connaît un beau succès depuis plusieurs années. À l'occasion sa sortie en DVD, c'est donc le texte original de François Morel qui est illustré par Pascal Rabaté. Un autre regard, pour une belle complicité.
Tout au long du siècle dernier, le vingtième, l'une des traditions estivales consistait à s'adresser des mots écrits à la main sur des petits bouts de carton : la carte postale ! Elle jouait franc jeu, s'exposant à la vue de tous. Elle ne cultivait pas le secret. Elle faisait étalage de son bonheur, s'amusant à susciter la jalousie. Au verso, on pouvait profiter d'une vue en couleurs : le casino de Royan, la Promenade des Anglais ou un coucher de soleil sur Pornichet. D'autres fois, c'était un âne, une vache ou un verrat avec un soutien-gorge... La légende disait «Vachement bonnes vacances ! », « Bonne ânée ! » ou « Ben mon cochon ! ». On savait rire.
Ce sont ces petits bouts de carton que s'envoient consciencieusement les Rouchon et les Brochon durant leurs vacances. Ainsi se tisse leur vie qui se rêve idéale, même si elle se dévoile insignifiante, étriquée, conventionnelle. Mais on s'en fout ! Après tout une carte postale, c'est un peu de rêve qui passe... Et du rire pour le public de Morel et les lecteurs de Rabaté.
Dorénavant, son nom sera Manu…
Élevé en France dans une ferme coupée du monde, Geronimo est un jeune garçon un peu paumé qui rêve d’aller aux États-Unis.
Un jour, il prend son courage à deux mains et décide d’embarquer illégalement à bord d’un cargo. Persuadé de se rendre au fameux « pays des Indiens », il découvre qu’il fait en réalité route vers… la Guyane.
Là-bas, sans ressources, obligé de faire la manche pour survivre, il va lui falloir un sérieux coup de pouce du destin pour s'en sortir…
Joub et Étienne Davodeau nous content les chroniques d’un personnage touchant, asocial sympathique à la recherche de son identité.
Somptueusement dessiné en couleurs directes, l’album sera en outre accompagné d’un cahier supplémentaire composé des recherches graphiques et photos de repérage effectuées par les auteurs.
Tranches de vie en noir et blanc
Daniel débarque comme postier dans un village de la campagne angevine. Les collègues et les clients, les tournées en Kangoo, les sorties en Vespa…
La vie de Daniel, sans éclat mais certainement pas sans charme, trouve son relief dans les petites frustrations et les bonnes surprises de la vie de tous les jours.
Biscottes dans le vent signe le retour d’un auteur historique, Pascal Rabaté, qui s’associe à son ami de toujours, Bibeur-Lu, pour nous raconter le quotidien d’un petit village français où le temps paraît s'être arrêté...
Un récit magnifiquement juste, dans la droite lignée de Tartines de courant d’air, des Pieds dedans ou d’Un ver dans le fruit, où se mêlent à merveille réflexion existentielle et chronique du quotidien.
- « Qu'il arpente les jungles de Bornéo, la place Tian'anmen ou les sous-bois du Périgord, Troubs sait être à la fois au plus près de son sujet et – paradoxe du dessinateur ? – s'effacer, pour mieux entendre et voir ce qu'il va raconter. »
De la préface d'Étienne Davodeau
Motivé par le désir d'en savoir plus sur ce monde nocturne et discret, sur cet ancien métier promis à la disparition, mais aussi soucieux de connaître plus en profondeur la réalité qui l'entoure (l'auteur habite la Dordogne), Troubs est devenu à la fois commis et chroniqueur. Il s'est affairé près de la « machine », son carnet toujours à portée de main, a observé les gens et écouté leurs conversations pour tirer de ces huit mois de travail une bande dessinée marquée d'humanisme et d'humour, riche d'anecdotes et de détails sur le métier de bouilleur, ses usages, ses outils. Dix ans plus tard, Troubs a retrouvé le monde de la « bouille » et ajouté un nouveau chapitre à son livre : qu'en est-il aujourd'hui des bouilleurs de cru, que sont devenus ces hommes, que reste-t-il de cet univers riche en traditions et en humanité...
La préface de cette nouvelle édition de La bouille est signée Étienne Davodeau.
A feuilleter en mode double page (double-clic sur la planche une première fois pour passer en plein écran, puis une deuxième fois)
1890. Tchekhov, trente ans, écrivain, médecin, tuberculeux, quitte Moscou pour la colonie pénitentiaire de Sakhaline, isolée sur une île qui fait face au Japon, s’engageant dans un voyage de plusieurs milliers de kilomètres à travers la Russie. Pour justifier un tel périple, il dit vouloir écrire sa thèse de médecine sur les conditions de vie dans l’île.
Cent ans plus tard, Pascal Rabaté et Jean-Hugues Berrou se lancent à leur tour sur ses traces. L’île de Sakhaline fut longtemps interdite aux étrangers et les difficultés commencent dès Moscou. C’est sans visa que les auteurs partent pour l’île. Le voyage est long à travers la Sibérie. Arrivés sur l’île, à Alexandrovsk, Berrou et Rabaté cherchent à rencontrer des Ghiliaks, les premiers habitants de l’île, dont parle Tchekhov dans ses récits. Aujourd’hui, on les nomme Nivx, comme ils se sont toujours appelés eux-mêmes. Mais personne ne peut ou veut les renseigner…
Pour mieux profiter de cet ouvrage d'art composé de doubles planches, passez en mode plein écran (double-clic sur la couverture), puis en mode double page (double-clic sur une planche).
« Emmanuel Guibert, japonais. Le titre est culotté. Si je mets bout à bout mes trois séjours au Japon, j’obtiens à peine quatre malheureux mois. À côté de l’autochtone qui descend de la déesse Amaterasu, à côté de Lafcadio Hearn, de Nicolas Bouvier, des copains et copines qui vivent au Japon depuis des années, je suis la grenouille qui veut se faire plus grosse que le sumotori. Pourtant, pas à tortiller, Emmanuel Guibert est bien japonais.
Débarquant à Tokyo la première fois, j’ai essayé de me convaincre que j’étais dépaysé, c’était faux. À part quelques aliments dans mon bol, je reconnaissais tout. Il faut dire que Tokyo n’est pas mon lieu de naissance. Mon lieu de naissance, c’est Kyoto. C’est à Kyoto que j’ai fait les primes expériences du chaud et du froid, du jour et de la nuit, que j’ai dit mon premier mot (« fude »), que je suis allé à l’école, que j’ai perdu ma fleur de cerisier, que je me suis marié, que j’ai engendré, que j’ai frénétiquement bossé, que j’ai été malade, que j’ai pris un coup de vieux, c’est à Kyoto que j’ai été japonais. » C’est ainsi qu’Emmanuel Guibert présente son livre. Et, bien sûr, tout est faux et tout est vrai.
Chaque livre d’Emmanuel Guibert est un éblouissement. Guibert, japonais n’échappe pas à cette règle absolue. De son dessin, qu’il plie aux exigences des univers, humoristiques, fantasmatiques ou réalistes, qu’il explore, transpirent l’originalité, l’intelligence et l’émotion, jamais apprêtées car toujours retenues à la juste expression. Son trait glisse directement de son cerveau et de son cœur sur la feuille. Il ne faut pas croire pour autant à la seule facilité d’un dessinateur surdoué, tombé dans la marmite de l’excellence quand il était petit. Oui, l’enfance, le bonheur de l’enfance toujours présent, l’accompagne constamment, mais des heures de dessin, chaque jour ou presque, depuis tant d’années, croquis pris sur le vif, véritable fringale, le maintiennent en éveil et aiguisent sa main-outil.
Par son trait même, il dit le goût des autres et le sens de l’amitié. Emmanuel Guibert est un auteur du bonheur. Il faut tout lire d’Emmanuel Guibert, tout regarder. On en garde à jamais le sentiment d’être vivant.
En 2005, Troub’s a remonté le fleuve Mahakam sur l’île de Bornéo pour aller à la rencontre des indiens Dayaks. Communicant avec les autochtones par le dessin, il nous relate cette expérience unique au pays des réducteurs de têtes, partagé entre illusion et désillusion. Avec un bracelet de perles au bras, son passeport Dayak et son carnet à dessins comme dictionnaire, Troub’s suit le fleuve pour aller de villages en villages. Il fera des rencontres étonnantes, mais découvrira aussi que même à Bornéo, la civilisation occidentale est présente.
Rites ancestraux et soirées karaoké rythment la vie des autochtones. « Troub’s a eu la bonne idée, ou la chance, de pousser jusqu’à Long Apari et de s’y poser quelque temps, d’y vivre, d’y respirer l’air du temps qui passe, un peu de l’air d’antan. » Explique Bernard Sellato ethnologue et spécialiste de Bornéo, dans sa préface. « …Long Apari est resté un havre de paix relative, où la vie coule encore au rythme des travaux agricoles, comme le fleuve à celui des crues et étiages. Des chiens, des chats, des poules, mais pas de « hello mister ». Bien sûr, la télé est là, incontournable, se substituant aux veillées de contes à la torche de résine, elle-même remplacée par le néon. Mais au-delà de Long Apari, il n’y a plus rien, on ne peut pas aller plus loin. On croit, en remontant aux sources du fleuve, pouvoir remonter le temps. Mais ce temps n’est plus… Voici donc une savoureuse chronique d’un fleuve et du temps qui coule. »
Grand bourlingueur, Troub’s ne part jamais sans son matériel de dessin : « En voyage, j'ai toujours sur moi des carnets de tailles différentes pour dessiner, et un petit pour écrire. Tout commence là, je note assidûment, obsessionnellement peut être, tout ce qui me fait réagir, sans aucune censure. J'accumule et c'est un vrai plaisir. Ensuite, de retour dans mon atelier, j'essaye d'y mettre de l'ordre. Pour ce livre, j'ai commencé par reprendre mes écrits pour en faire un texte cohérent et lisible par n'importe qui, un journal de bord. Ensuite, j'ai placé les croquis fait sur place, un peu comme des illustrations du texte. Et pour finir, j'y ai inclus des pages de bd, des strips, aux endroits où cela me paraissait importun. »