Baye Phal, jeune enfant né à Saint Louis du Sénégal, vit d’expédients. Il plonge dans les eaux du fleuve à la recherche des pièces que lui jettent les touristes de passage. Jusqu’au jour où une riche danseuse hollandaise de passage à St Louis, l’adopte pour en faire son boy sur scène et l’embarque avec elle en France. Quand elle repart à Rotterdam quelques mois plus tard, il reste seul à Marseille, car il est sans papiers. Dans la rue, l’enfant survit comme il peut et enchaîne les petits boulots. Il est repéré par un entraîneur de boxe, qui va le transformer en champion. Il devient Battling Siki. Sa carrière s’interrompt le temps de la première guerre mondiale (il est engagé volontaire) et en 1922, après de nombreux matchs minables, il devient champion du monde en battant Georges Carpentier. Après la gloire, ce sera la lente descente aux enfers. Accusé de tricherie, il finira assassiné en 1925…
Qui connaît Battling Siki ? Premier champion du monde de boxe français, d’origine sénégalaise, son nom a été effacé des encyclopédies sportives. Les années 1920 sont sous le signe des colonies, et le racisme ordinaire s’accorde mal avec la négritude du champion.
Plus qu’une destinée hors du commun, Aurélien Ducoudray, dont c’est le premier scénario, et Eddy Vaccaro brossent avec brio le tableau d’une époque.
En 1978, Manfred, ingénieur à l’OTRAG à Munich, un centre de recherche spatial qui cherche à concurrencer la Nasa et Ariane, est envoyé au Zaïre pour superviser la fabrication des premières fusées africaines, commandées par le président/dictateur Mobutu.
Passer de son laboratoire allemand à la chaleur africaine est le premier d’une longue séries de chocs pour Manfred. Car au-delà de la volonté présidentielle d’affronter technologiquement les sociétés occidentales dont Mobutu est également issu (il aime à rappeler qu’il est belge), Manfred doit faire face à une société zaïroise écartelée entre tradition et modernité, richesse et pauvreté, puissance financière et système D.
Bien que romancée, cette histoire se base sur des faits authentiques. Après quelques échecs, la conquête spatiale de Mobutu sera abandonnée en 1980. Histoire malheureusement vraie et tragiquement drôle...
Suite et fin du périple de Bilel, un jeune adolescent arrivé clandestinement en France et qui se fait appeler Bekame par amour pour le footballeur anglais. S’il rêve de retrouver son frère, en attendant, c’est dans les rues de Sangatte qu’il erre…
Bilel est un jeune adolescent, qui se fait appeler Békame, comme son idole, le footballeur anglais. Il est arrivé clandestinement en France, pour retrouver son frère aîné Ahmed, qui y réside depuis deux ans. Ils ont le projet de partir en Angleterre, tous les deux.
Les retrouvailles avec Ahmed, qui se fait dorénavant Patrick, sont terribles pour Bekame quand il comprend que son frère travaille avec des passeurs, est un trafiquant d’êtres humains, économisant sur leur dos les sous pour leur propre passage.
Que faire, sinon aider son frère et son « associé » dans leur sale boulot. Bilel découvre les conditions impitoyables de ces gens (Afghans, Turcs, Indiens, Pakistanais, Africains du Nord…) qui ont quitté la misère de leur pays pour en trouver une nouvelle, dans une société déshumanisée et bien sombre, où même la police pratique des méthodes douteuses pour dégoûter les migrants de rester en France.
Ils boiront leur misère jusqu’à la lie, puisque c’est l'associé d’Ahmed qui empêchera de façon violente leur première tentative de rejoindre la Grande-Bretagne de réussir…
C’est M. Assane, lui-même issu d’une famille immigrée, qui avait déjà aidé Bekame a retrouvé son frère, qui leur permettra de retourner en Algérie, dans leur pays, dans leur famille, au soleil.
Pour toujours ? Pour un temps seulement ?
En 2004, Aurélien Ducoudray, photographe de presse dans un petit quotidien de province, décide d’accompagner un convoi humanitaire se rendant en Bosnie, en dépit du désintérêt manifeste de son rédacteur en chef.
Ce livre, qui démarre sur le ton de la comédie, tant les protagonistes semblent être des « branquignols » raconte ce voyage, fait le portrait des volontaires du convoi et la découverte d’un pays encore blessé par la guerre fratricide qu’il a connu auparavant.
L’ouvrage nous fera passer du rire aux larmes, car à la cocasserie de nombreuses situations s’oppose la dure réalité de ce pays dont la guerre a marqué la fin du XXe siècle.
En complément du roman graphique, Aurélien Ducoudray propose les photos réalisées sur place et restées inédites, ainsi que quelques croquis pris sur place par François Ravard quelques années plus tard.
"Cette traversée de la Bosnie révèle les violences commises pendant les années de guerre. Des violences qu'Amnesty International n'a cessé de dénoncer et pour lesquelles elle exige désormais justice et réparations. Parce que la dignité des victimes l'exige et que l'impunité des auteurs de crimes de guerre est inacceptable".
Clichés de Bosnie est publié en partenariat avec Amnesty International.
Bilel est un jeune adolescent, qui se fait appeler Békame, comme son idole, le footballeur anglais. Il est arrivé clandestinement en France, pour tenter de retrouver son frère Ahmed, qui y réside depuis deux ans. Ils ont le projet de partir en Angleterre, tous les deux.
Pour le moment, entassés dans un hangar et dépouillés de leurs papiers, les clandestins sont à la merci des passeurs. Errant dans la ville, il fait la rencontre de Victor, un jeune punk débrouillard, qui lui apprend quelques combines et lui fait passer une nuit dans un squat où traînent de nombreux SDF.
Le lendemain, semant ses vignettes Panini au gré du hasard, comme pour envoyer un message à son frère, il est attiré par des gamins disputant un match de foot. Leur entraîneur, M. Assane, lui-même issu d’une famille immigrée, accepte de le prendre chez lui et de l’aider à retrouver son frère.
Bilel y parvient enfin, au détour d’une rue, mais la rencontre est brutale car Ahmed (alias « Patrick ») travaille avec les passeurs…
Des ateliers clandestins aux campements sauvages d’immigrés, en passant par le trafic d’humains, Bilel découvre les conditions impitoyables de ces gens qui ont quitté la misère de leur pays pour en trouver une nouvelle, dans une société déshumanisée et bien sombre
« Enfant, j’ai bien connu le monde de l’alcool et de la violence. Mes parents s’étaient séparés. Maman avait retrouvé un copain. Un pauvre type, toujours entre deux vins. Quand il était bourré, fallait qu’il cogne. Moi, il ne m’a jamais touché, faut être honnête là-dessus, mais c’était pas plus facile pour autant. J’aurais voulu pouvoir défendre ma maman. J’aurais voulu pouvoir, oui… »
« Je suis née et j’ai vécu mon enfance à Oran. Mon père… il est mort quand j’avais 7 ans. J’avais 5 frères et soeurs. Maman, elle faisait des ménages. On vivait chez ma grand-mère… Et mon oncle, il donnait un peu pour qu’on s’en sorte. C’était dur, tu ne peux pas t’imaginer. »
« À cause de leur travail, mes parents m’ont placé chez une nourrice, pendant les trois premières années de ma vie. Cette femme avait un gamin, qui était bègue. Sans le faire exprès, je me suis mis à imiter sa façon de parler. Quand mes parents m’ont repris avec eux, le mal était fait. J’ai jamais réussi à me défaire de ce bégaiement. »
Paroles d'illettrisme est co-édité avec l'association BD Boum.
L’association bd BOUM est née en 1984, à Blois, à l’initiative de travailleurs sociaux, d’enseignants et de militants de l’Éducation Populaire. Dés sa création, le projet associatif s’est démarqué avec une orientation pédagogique. Le festival éponyme, en novembre, est le point d’orgue d’une activité annuelle déclinée pour tous : scolaires, publics empêchés, professionnels du livre.
Depuis 1998, bd BOUM-festival de Blois développe un projet éditorial en utilisant la bd comme outil d’information et d’insertion en réalisant des ouvrages sur différents thèmes de société à travers des témoignages : détenus, sourds, toxicomanes, jeunes des quartiers sensibles, publics illettrés, immigrés. Ces histoires de vie permettent aux témoins de se comprendre et d’analyser les événements ayant jalonné leurs histoires et d'en faire un récit leur donnant du sens dans un contexte socio-historique. Ces ouvrages permettent également d’informer le grand public et de démontrer que la bande dessinée est un médium qui participe aux mouvements concomitants de l’art et de la société contemporaine.
Louis Meunier est un ouvrier bien banal, tranquille, parfois un peu zélé. Dans la famille, depuis trois générations, ils coupent des têtes de poulet dans l'usine du coin. C'est là qu'il rencontre Suzanne, la secrétaire du DRH. Très vite, ils se plaisent et commencent à se fréquenter, toujours accompagnés quand même par Jean-Claude, le frère de Suzanne. Une espèce de gros lourdaud omniprésent, trempant dans des combines, le verbe haut et les mains baladeuses.
Peu de temps après le mariage de Louis et Suzanne naît Pauline, un bébé prématuré qui rencontre de grandes difficultés à se nourrir. A l'heure où l'on commence à parler de plus en plus de la délocalisation de l'usine, c'est également la crise dans le couple. Persuadée que Pauline la déteste et ne supportant plus l'odeur écœurante de poulet que dégage Louis, Suzanne tombe en dépression. Louis multiplie les heures supplémentaires pour payer les frais d'hôpital jusqu'à ce que Jean-Claude lui propose de changer, comme qui dirait, de secteur d'activité...
Bon évidemment, « les habitudes, c'est comme la classe sociale, c'est pas facile d'en changer ». Mais ce qu'on lui demande de faire, ne diffère pas tellement en fait de son boulot : au lieu de décapiter des poulets, c'est des hommes qu'il doit trucider...
Le crime, une petite entreprise qui ne connaît pas la crise à condition de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre...
1918, la guerre est finie, la paix est signée. Outre les familles des 1.375.800 morts et disparus, la patrie française doit s’occuper des 4.266.000 blessés. Parmi eux se trouvent 10 à 15.000 mutilés de la face. Les « gueules cassées », comme on les appellera.
Insensible aux médailles qu’on lui propose, notre héros découvre, jour après jour, les réalités de sa nouvelle « condition ». Mi-homme, mi-curiosité, il tente de survivre à la violence du regard d’autrui. En particulier celui des femmes (dont la sienne) qui préfèrent lui tourner le dos en toutes circonstances… Si les compagnies un peu trop co
mpatissantes ou la visite de bordels spécialisés permettent de réguler certains besoins physiques, les besoins de l’âme, eux, ont bien du mal à trouver satisfaction…
Un beau jour, il rencontre Sembene, un colosse d’origine Africaine. Une drôle de « gueule », lui aussi, avec ses dents taillées en pointe. Entre les 2 compères, c’est un partage d’expériences en tous genres qui démarre…
Un travail de fiction remarquable mené par Aurélien Ducoudray, par ailleurs journaliste spécialisé dans les documentaires et mis en scène par une jeune auteure de dessins animés.
Un récit poignant sur des êtres hors normes, meurtris dans leur chair pour leur pays et pourtant soumis à la violence du regard de leurs compatriotes. Des « broyés » de la guerre qui ont gardé la vie, mais pour vivre un nouveau cauchemar.
Une plongée sans concession dans le douloureux processus d’acceptation du handicap facial par les gueules cassées, mais aussi dans les dérives d’une société partagée entre curiosité, compassion et dégoût.
Suite et fin de cette série explosive.
Ellis One a pris le contrôle du quartier où se situe la Grocery. Accompagné de ses fidèles lieutenants, les frères Ed, Ted et Ned, il organise à la surprise générale des élections afin de normaliser son coup d'État. Bien entendu, il en sera le principal candidat…
Ce qui est loin de plaire à tout le monde en ville : Sixteen et Elliott qui veulent venger leur amie Vickie, le mystérieux trader qui organise des attentats aux quatre coins de la ville dans le but d’affaiblir le pouvoir d’Ellis One, et un candidat surprise… notre bon épicier M. Friedman !
Sélection Angoulême 2017
Dans les traces de la bête du Gévaudan…
En 1765.
Antoine de Beauterne, porte-arquebuse du roi, arrive sur les terres de la célèbre bête.
Il va être confronté à l’indicible. Cadavres à moitié dévorés, chasseurs reconvertis en bandits de grand chemin… Un allié inattendu va pourtant changer le cours des choses : Barthélemy, 11 ans, habile à la fronde, accepte de devenir son palefrenier, malgré l’exécution par ordre royal de son père protestant.
Une épopée rude et touchante à travers la Tchétchénie dévastée par la guerre.
Au milieu des années 1990, une mère russe tente de survivre en vendant des DVD pirates dans le métro de Moscou. Elle est sans nouvelles de son fils militaire en opération en Tchétchénie. Un jour, elle lit le nom de Volodia sur une liste de prisonniers. Il est aux mains des Tchétchènes.
Au même moment, Bassaiev, le général ennemi, annonce par voie de presse qu’il relâchera ses prisonniers si leurs mères russes viennent les chercher.
Sans moyens, n’écoutant que son courage, son petit chien fantasque sous le bras, elle prend la route vers cette région en guerre pour aller chercher son fils...
Une réflexion teintée d’humour noir portée par la force visuelle et le symbolisme du récit. Toujours en quête d’aventures extravagantes, le prince Florizel et son acolyte, le colonel Géraldine, font un soir la rencontre d’un étrange jeune homme, qui les convie à participer à une soirée au Club du suicide. Ils découvrent alors avec horreur et fascination une partie de cartes diabolique où le seul gain est… la mort.
Originellement écrit en roman-feuilleton, ce recueil de nouvelles regorgeant de digressions, d’ellipses et de changements d’atmosphères a permis aux auteurs d’interpréter et d’imaginer des scènes entières, tout en restant le plus fidèle possible à R. L. Stevenson.
De retour d’Afghanistan, où il a laissé un bras, Mike Cervantès découvre le Don Quichotte de son illustre homonyme. C’est une révélation !
Joyeux, désespéré, doux et violent, tragique et drôle, d’une grande force d’évocation, Un certain Cervantès est un livre de bande dessinée ambitieux et romanesque. L’occasion pour Lax de dessiner à son envie les paysages américains. Les déserts mystérieux, secs et hostiles, et l’Amérique, d’Ouest en Est se révèlent dans leur sauvagerie, leur complexité tout autant que dans leur poésie et leurs charmes.
L’occasion aussi de réveiller l’esprit de Don Quichotte, de travailler une matière littéraire et signer un livre contemporain où Lax a le talent de désamorcer les sujets graves qui agitent nos sociétés occidentales.
Elle n’a rien prémédité. Ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, elle rencontre de drôles de gens qui sont, eux aussi, au bord du monde.
Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l’expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme…
En 2009, le premier tome de Lulu femme nue a été couvert de prix et de récompenses
- Prix Essentiel à Angoulême,
- Prix Ouest-France/Quai des Bulles à Saint-Malo,
- Prix Bédélys au Québec
- Prix Saint-Michel en Belgique
Sans pères ni maîtres, nous ne sommes que des nains assis par terre, et nous cherchons des géants pour nous jucher sur leurs épaules, dit un ami à Alexandre Franc.
Ce dernier a trouvé son géant, sur les épaules duquel il souhaite se poser, pour voir plus loin. Ce géant, c’est Régis Debray, intellectuel de haute volée, écrivain exceptionnel, « pointu d’intelligence, raffiné de culture », comme l’écrit Pierre Assouline.
Tout en se racontant, au gré de scènes autobiographiques drolatiques, Alexandre Franc interroge le philosophe. Il le questionne sur la place et le rôle du père, cherchant même en Régis Debray un père de substitution, lui qui trouva, à diverses époques de sa vie, des pères spirituels en Louis Althusser, Fidel Castro, Salvador Allende et François Mitterrand… Alexandre Franc questionne aussi Debray, républicain et jacobin de cœur, sur la patrie, la nation, la France.
Interpellé par l’auteur de bande dessinée, l’écrivain répond.
Ainsi se noue, au fil des mois, une correspondance singulière, légère et grave à la fois, drôle, insolite, et passionnante.
Argumentaire du tome 1
Charles Berberian s'associe à un nouveau complice, Christophe Gaultier, le temps d'un roman graphique, qui raconte avec jubilation, les tribulations burlesques et cocasses d'Émile, musicien raté, et de son nouvel ami, Boris, l'extraterrestre tombé du ciel ! Où il est question de voyage dans le temps, et de la possibilité d'une seconde chance quand on a tout raté dans la vie.
Celle d'Émile a basculé lors la première fête de la musique, en 1982. Ce 21 juin, alors que son groupe allait être repéré par des critiques de rock venus de Paris, assurant ainsi sa gloire probable, il a été incapable de plaquer un accord sur sa guitare. Il n'a jamais compris pourquoi...
28 ans après, Emile est plutôt la star de la loose. Il a un fils de cinq ans avec qui il vit chez ses ex-beaux parents, qui le considèrent comme un garçon immature, et il est harcelé par son ex-femme. Il travaille pour un agent immobilier antipathique, et drague des filles bien plus jeunes que lui, en les emmenant dans des villas à vendre.
La banalité et la médiocrité de sa vie disparaissent avec l'arrivée de Boris, l'extraterrestre tentaculaire. Boris est venu rechercher une petite boîte qu'il avait oubliée en Bretagne, un certain 21 juin 1982. Mais ce qui n'aurait dû être qu'une discrète virée sur Terre, se transforme rapidement en une course-poursuite à travers la Bretagne et le temps !
Grâce à une drôle de petite boîte à voyager dans le temps, Boris et Émile se retrouvent à Trégastel, spectateurs de ce fameux 21 juin 1982.
Ils voient Émile-du-passé, déjà roi de la lose, en panne de mobylette, une demi-heure avant le concert. Heureusement, celui-ci réussit à amadouer le conducteur d’un fourgon blindé accompagné d’un gendarme, qui accepte de le prendre en stop. Le convoi tombe dans un guet apens et se fait braquer par deux motards. La prise d’otage dégénère, des échanges de tirs éclatent. Le conducteur du fourgon est tué et un motard blessé. Le gendarme tente de maîtriser le second motard, mais celui-ci l’abat et pointe son arme sur Émile…
Émile arrive cependant à l’heure au concert. Dans le public, Karine, hurle son prénom. C’est ce moment que choisi Émile-du-présent pour faire un « arrêt sur image » : il comprend que Karine était amoureuse de lui et il l’ignorait ! Une révélation et un moment délicieux, interrompu par l’appel de son ex-femme Mathilde, furieuse d’apprendre qu’il est recherché par les gendarmes !
Émile-du-présent se retrouve en garde à vue, soupçonné de choses très étranges. Heureusement, Boris parvient à l’extirper de cet enfer, et à le ramener dans le passé pour comprendre pourquoi il en est arrivé là. Sauf que… apparemment… Émile est mort lors du braquage du fourgon blindé !
Et voilà Émile-du-présent pris dans un véritable sac de nœuds, dont seul Boris parviendra à l’en extirper…
Charles Berberian s'associe à un nouveau complice, Christophe Gaultier, le temps d'un roman graphique, qui raconte avec jubilation, les tribulations burlesques et cocasses d'Émile, musicien raté, et de son nouvel ami, Boris, l'extraterrestre tombé du ciel ! Où il est question de voyage dans le temps, et de la possibilité d'une seconde chance quand on a tout raté dans la vie.
Celle d'Émile a basculé lors la première fête de la musique, en 1982. Ce 21 juin, alors que son groupe allait être repéré par des critiques de rock venus de Paris, assurant ainsi sa gloire probable, il a été incapable de plaquer un accord sur sa guitare. Il n'a jamais compris pourquoi...
28 ans après, Emile est plutôt la star de la loose. Il a un fils de cinq ans avec qui il vit chez ses ex-beaux parents, qui le considèrent comme un garçon immature, et il est harcelé par son ex-femme. Il travaille pour un agent immobilier antipathique, et drague des filles bien plus jeunes que lui, en les emmenant dans des villas à vendre.
La banalité et la médiocrité de sa vie disparaissent avec l'arrivée de Boris, l'extraterrestre tentaculaire. Boris est venu rechercher une petite boîte qu'il avait oubliée en Bretagne, un certain 21 juin 1982. Mais ce qui n'aurait dû être qu'une discrète virée sur Terre, se transforme rapidement en une course-poursuite à travers la Bretagne et le temps !
Après avoir raconté les débuts de la communauté de la Minoterie, Hervé Tanquerelle et Yann Benoît nous parlent de son évolution. Il faut maintenant essayer de la faire vivre, et pour cela, les communautaires se lancent dans la fabrication de petits objets artisanaux, sans succès au début, jusqu’au troisième salon des métiers à Paris et leur première commande de petites voitures en tissu. Le succès de leurs jouets est au rendez-vous. Mais la prospérité se paie, il faut maintenant s’organiser : comment gérer le quotidien, les tâches ménagères, le jardinage et les enfants lorsqu’il faut faire tourner ce qui devient une petite usine ? Il faut agrandir le site, il y a l’argent à gérer… Et il y a maintenant 18 enfants qui vivent dans la communauté. Hervé Tanquerelle donne la parole à l’un d’entre eux, la fille de Yann Benoît, devenue entre temps son épouse…
Seconde partie des entretiens entre Hervé Tanquerelle et son beau-père, Yann Benoît, membre d’une communauté dans les années 70. Comment vivre ensemble sur le même lieu, à une vingtaine d’adultes et autant d’enfants ? Comment faire vivre, au quotidien, une utopie ? Un témoignage qui aborde les différents aspects de la vie en commun sans détours et sans tabou.
Michel Garandeau est ouvrier aux chantiers navals. Pendant une pause déjeuner, il entend à la radio que de jeunes Européens, dont un Français, ont été enlevés par les FARC. La nouvelle le pétrifie. Son fils de 23 ans, Étienne, est en effet parti depuis plusieurs mois en Amérique du Sud. Le salaire de cinq étés de travail lui a été nécessaire pour s’offrir cette année sabbatique, qui clôt cinq ans d’études avant de se lancer dans la vie active. De retour chez lui, Marie, l’épouse de Michel, lui annonce que le ministère des Affaires Étrangères a appelé, et elle confirme ainsi ce qu’il redoutait.
Les FARC nient l’enlèvement, les autorités tant françaises que colombiennes ont tellement l’air de patauger que Michel, n’ayant confiance en personne, décide de se rendre lui-même sur place, sur le site précolombien de Ciudad Perdida, au coeur de la Sierra Nevada. Marie ne pourra pas l’en dissuader. Lui qui ne parle pas espagnol, n’a même jamais pris l’avion, se retrouve dans une drôle d’aventure où rien ne correspond à ce qu’il connaît. Il tient un carnet de bord pour sa femme. Il y figure ses rencontres : Ruth, une jeune Suissesse, qui guide ses premiers pas en terre inconnue ; Martin le Québécois qui a passé deux mois en compagnie d’Étienne… C’est un journal qui retrace aussi l’évolution de ses sentiments à l’égard de son fils. Colère, révolte, incompréhension, perplexité, culpabilité, respect, autant d’émotions exacerbées par la rupture d’avec son quotidien, son éloignement, sa solitude de voyageur et la situation hors norme à laquelle il est confronté.
Le récit juste et poignant d’un homme simple, bouleversé par la disparition de son fils. Que peut faire un père quand il apprend que son fils a été enlevé par les FARC en Colombie ? Au-delà de l’exotisme, Au nom du fils est une formidable leçon d’humanité !
L’adaptation télé de la bande dessinée, réalisée par Olivier Peray, a été diffusée par Arte en janvier 2016.